Vous avez aimé "1984" de G Orwel avec ce pouvoir qui décide quels sont les mots de vocabulaires on doit utiliser et quelle est l'histoire officielle? Un roman pour nous mettre en garde? On réalité prémonitoire?
Google est déjà un petit 1984 en soi. Le vocabulaire des communicants sont choisis et optimisés en temps réel par Google afin que les "AdWords" les "mots publicité" soient les plus utilisés et cliqués par les internautes. Ce qui conduit mécaniquement à un vocabulaire qui se concentre sur des termes ... générant d'ailleurs plus de revenus pour Google car la compétition est forte.
Seule différence par rapport à 1984. La raréfaction du vocabulaire n'est pas "imposée" par un pouvoir politique, mais générée par l'algorithme Google qui converge vers cet état de fait.
L'Histoire réécrite? Pas à ce point, mais ne reste de l'histoire uniquement les pages que Google décide de mettre dans son Index. Disparues les sous pages personnelles qui ont fait l'histoire du Net. Comme d'habitude, l'Histoire est écrite par les gagnants. Et là, les gagnants sont les grands acteurs du Web encore en vie qui sont indexés en priorité par Google.
Mais le plus discutable est à venir.
Olivier Andrieu, inlassable expert analyste de Google annonce que "Google travaillerait actuellement à un nouveau critère de pertinence, basé sur l'analyse de la véracité des faits relatés dans une page web, comparée à un référentiel de type Knowledge Graph...". (la suite ici)
La question centrale est celle de la vérité. Qu'est ce qui est vrai? Et surtout, qui peut décider de ce qui est vrai?
Si on se base sur le Knowledge Graph, partons par exemple du principe que Google s'appuie sur Wikipédia. Est ce à dire alors qu'une page qui apporterait des informations complémentaires ou contradictoires serait "moins vraie" qu'une dérivation de l'original? C'est un effet de convergence dangereux qui se profile derrière cette idée de ce que peut être la pertinence...
On comprend la problématique de Google, confronté au SPAM SEO qui pollue son index et donc nos recherches. On comprend aussi sa difficulté : comment amener 10 résultats alors que le Web en propose 10 millions?
Il n'empêche que nous voilà dans une perspective pire que 1984... en 2024 (c'est bientôt) ou Google déciderait de ce qui est "Vrai" de ce qui ne l'est pas.
Espérons que d'ici là, soit Google aura trouvé d'autres voies ou qu'il sera tout simplement remplacé par un acteur avec le même objectif mais des moyens plus démocratiques et ouverts sur la diversité.