C’est au NUMA, lieu bien connu des acteurs du numérique qu’a été lancée la concertation numérique au nom évocateur d'Ambition Numérique. Voulu par le gouvernement. Déployé par le CNN.
J'y étais à la fois comme CEO de Jamespot, citoyen du numérique mais surtout président d'EFEL très impliqué dans le processus... et très en attente de résultats concrets de cette concertation.
C’est Benoit Thieulin président du CNN qui a lancé les débats. Et replacé la question du numérique dans l’échec de la stratégie de Lisbonne. Lancée en Europe début 2000. Mais pour lui, pas de fatalité. C’est à nous d’écrire la suite pour Internet qui est largement une page blanche.
La salle applaudit.
Puis Axelle Lemaire, secrétaire d’état au numérique a pris le micro avec toute son énergie habituelle. Il faut qu’on soit tous des hackers. Ensemble pour faire bouger les choses. « Prenez des risques ». Tous : banquier, état, jeune femme qui n’ose pas le numérique etc… on sent une véritable envie que les lignes bougent.
La salle applaudit.
Thierry Mandon, secrétaire à la réforme de l’état nous donne son ambition de la transformation de l’état. Qui ne peut venir que du numérique. Clé de voute de l’ensemble. Le calendrier : fin janvier il fera des propositions globales pour la transformation qui seront arbitrées en février en séminaire interministériel.
La salle applaudit.
4 tables rondes à suivre :
- Croissance, innovation & disruption
- Loyauté dans l’économie numérique
- La transformation numérique de l’action publique
- La société face à la métamorphose numérique
Qui introduisent les débats.
Après cette introduction très « politique » au bon sens du terme, ou les perspectives sont tracées. Pourquoi avoir un tunnel de tables rondes ? On a décidémment du mal à sortir des formes traditionnelles.
N’aurait t on pas eu meilleur temps d’un méga-barcamp sur ces thèmes par groupes ?
Pour faire ressortir des dizaines d’idées.
On avait 2H devant nous ! Avant la venue du 1er ministre.
Stéphane Distinguin : plein de rapports ont été fais, cette concertation doit réunir toutes les bonnes idées.
Marie Ekeland, qui a été au cœur de la réussite de Critéo. Rappelle qu’un des problèmes est la capacité de lever des capitaux importants pour aller à l’international. Et il n’existe pas l’équivalent de la bourse comme aux US qui donne un boost incroyable et alimente l’ensemble.
Jacques Marzin : l’état plateforme. Il rend hommage à « L’age de la multitude » d’Henri Verdier & Nicolas Colin. Il n’y a pas de raisons que l’administration se simplifie… donc pour faire un système d’information simple c’est complexe.
Henri Verdier décline la vision de l’état sur les données. Belles perspectives ! Son livre a été cité 3/4 fois. C'est LA référence intellectuelle des intervenants sur le numérique.
Le 1er ministre arrive. Avec quelques gardes du corps.
Discours sans langue de bois. Direct. Il connait le sujet. Ou tout du moins il en attend aussi beaucoup.
Un moment il sort du discours écrit : "J'en ai marre du french bashing. Quand je vais à l'étranger je vois combien on voit la france différemment. Nous n'avons pas à rougir...".
Je suis totalement d'accord avec lui. Une des clés de notre réussite passera par le recentrage entre notre perception et la réalité de nous mêmes. Aujourd'hui trop de déprime et négativité pour être lucide pour se renforcer et progresser.
On se quitte avec le sentiment que quelque-chose de grand se joue ici. Qu'on pose la pierre angulaire d'une révolution numérique qui se fait à très grande vitesse et va structurer le 21eme siècle et l'Europe définitivement... Last Exit for Numérique.
"Pourvu que ca prenne" me lâche un responsable.
Je n'en doute pas pour ma part. Comme en atteste déjà les propositions qui affluent : https://contribuez.cnnumerique.fr/
"Pourvu qu'ils comprennent et soient concrets. Dans l'action." Voilà plutôt ce qui me pose question... Rendez vous dans 3 mois.
En tout cas, pour ma part et au nom d'EFEL on jouera le jeu.