Le saviez vous ? Le gouvernement américain a (aussi) un Cloud Souverain ! Le JDN lui a consacré d’ailleurs un reportage très fouillé qui donne bien la dimension stratégique de cette ambition.
Et devinez qui est l’opérateur de ce Cloud Souverain… La NSA ? Non. Le DOD (Department of Defense) ? Non ! Une agence ad-hoc lancée de toute pièce ? Toujours pas : c’est Amazon. Le roi du Cloud public. Qui a donc lancé une nouvelle « région » pour l’Etat fédéral américain afin de lui garantir confidentialité et normes strictes « gov » compliantes.
Pour en savoir plus, je vous laisse découvrir l’article…http://www.journaldunet.com/solutions/cloud-computing/le-amazon-govcloud-au-crible.shtml
Voilà bien toute la différence avec notre modèle français. De notre côté, qu’avons-nous fait ? Nos dirigeants ont bien pensé que le Cloud était stratégique, ce quiest déjà un bon début. Mais plutôt que de se tourner vers un des opérateurs leader dans le domaine, c’est à dire OVH, Gandi ou encore Ikoula … le Jacobinisme – autre nom pour cacher des réseaux de copains- a encore frappé pour donner naissance à deux Cloud : Numergy & CloudWatt. Issus, l’un de SFR, l’autre d’Orange.
Bref, deux start-up … qui cachent en fait des mammouths traditionnels.
Pas manqué ! CloudWatt, deux ans plus tard est toujours en phase d’allumage.
Et Numergy peine à s’imposer. Alors que la croissance d’OVH ne se dément pas pour autant…
On trouve là encore un exemple flagrant de cette difficulté pour l’Etat à faire confiance aux acteurs alternatifs. Je dis bien alternatifs, et pas PME. Car on ne peut pas vraiment parler de PME pour OVH, avec plus de 200M € de CA en 2013 ! On a bien affaire à une question plus profonde, qui est celle du lien entre l’Etat, les grands groupes et les nouveaux secteurs. Alors que le monde change très vite (cela a toujours été le cas d’ailleurs), on n’a pas changé de logiciel au niveau étatique ! Et c’est toujours le modèle d’incubation au sein de l’appareil d’Etat qui reste le seul mode de déploiement de notre puissance.
Comment faire comprendre à nos dirigeants, aujourd’hui Hollande, Montebourg ou Axelle Lemaire, et demain leurs successeurs, que l’issue dans le numérique n’est pas là ?
Comment arriver à expliquer, si ce n’est preuve à l’appui de la réussite du modèle américain, que c’est un écosystème qu’il faut bâtir ? Et un écosystème ne se décrète pas : il s’entretient et se développe. Le cas du Cloud Souverain est à ce titre exemplaire ! Alors, que va faire Jacques Marzin, en responsabilité de la DISIC et de la transformation du Cloud étatique ?
- Va-t-il reconstruire un bunker interne à l’Etat avec comme logique de s’approprier la valeur sans réutiliser la force de ce qui existe ?
- Ou bien changera-t-il complétement de méthode pour s’appuyer sur l’investissement collectif et en tirer profit, comme a su le faire l’administration américaine en s’appropriant une « région » du monde sur le dos d’Amazon ?
On attend la suite…